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Pépé râleur ou la diarrhée n’existe plus sur les blogues

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La sublime plage de Chuao, au Venezuela (2007)

J’y ai mis du temps, mais le voici, mon billet sur les 10 ans de La page à Pageau. J’avais écrit un premier billet sur cet anniversaire, à chaud, mais je tenais à me laisser du temps pour le bonifier, pour réfléchir, pour bien distiller mes pensées sur cet univers. Je vous propose donc mes réflexions sur le sujet. Je suis conscient que certaines de mes idées pourraient heurter des gens (des blogueuses et blogueurs, surtout), mais comme on dit en bon français, un peu de tough love est parfois nécessaire. Attachez votre tuque, ça va être long.

Ça va faire mal… (Mexique; 2015)

Débuts modestes

En avril 2007, je terminais ma maîtrise. Comme je ne tenais pas à intégrer tout de suite le marché du travail, j’ai cherché un stage à l’étranger. Et j’en ai trouvé un. Un stage de quatre mois au Venezuela. Je voulais donner des nouvelles à mes proches, une fois là-bas, et je pensais qu’envoyer 138 926 courriels à mes connaissances deviendrait envahissant. Je préférais laisser le choix à tout le monde de me lire ou non. J’ai donc lancé un blogue. Et c’est ainsi que j’ai commencé La page à Pageau. De petits billets, rien de trop philosophique. Les détails de mon quotidien à Sanare, à une heure de Barquisimeto, dans l’État de Lara. Mes allers et retours à Caracas, jusqu’à ce que je m’y installe pour de bon, en fin de stage. La découverte de mon premier pays latino-américain. Un pays dur, à bien des égards, mais fascinant. Toujours fascinant. Des lieux sublimes, comme les plages caribéennes (Chuao) ou les Andes (le páramo dans la région de Mérida). Des gens. Des gens merveilleux.

Caracas, intense cité (2007)

Puis, le retour. L’insertion dans une vie plus « normale ». Un emploi. Des vacances annuelles. Bloguer pour bloguer, de tout et de rien, sans but. La découverte de mes premiers « nomades digitaux », soit Chris Guillebeau (The Art of Non-Conformity) et Lea et Jonathan Woodward (Location Independent), en 2008. La décision de faire un tour du monde, en 2009. Le choix de recentrer mon blogue exclusivement sur les voyages, en 2011, des mois avant mon départ. Un choix que je ne regrette toujours pas. Au contraire.

Une production respectable

La pulsion d’écrire… (Maroc, 2009. Crédit: René Pageau)

Plusieurs ordinateurs ont contribué à ce blogue. Ils en ont parcouru, des kilomètres, et pas toujours dans les meilleures conditions, pour édifier cette oeuvre. Car pour moi, c’en est une. J’ai publié 859 articles en 10 ans, soit une moyenne de 85,9 articles par année. Un article au 4,25 jours (3653 jours, puisque trois années bissextiles: 2008, 2012, 2016). Je n’inclus pas ici les articles non reliés aux voyages publiés sous la version pré-2011. Je n’ai en outre pas calculé le nombre de mots non plus, mais il doit dépasser la centaine de milliers. Je ne sais pas si dans ma vie j’écrirai autre chose d’une envergure semblable ou plus grande. Mais, au moins, mon blogue sera – je l’imagine – toujours là. Tant que je serai motivé, tant que je pourrai payer l’hébergement et le nom du domaine, du moins.

Mes choix et leurs conséquences

De toutes les manières de m’exprimer, je préfère l’écriture, pour sa puissance d’évocation. Par extension, j’adore m’imaginer ce que je lis. C’est pour cette raison que je n’apprécie pas les vidéos de voyage (ou les vidéoclips, pour les chansons): ils briment mon imagination. Je préfère créer mes propres images, mes propres symboles, pour ensuite les confronter à mes expériences. J’aime ce travail d’interprétation, il me procure une grande satisfaction, il contribue à mon évolution personnelle. J’ose penser que mon lectorat éprouve ce même plaisir. Mais bon, ça m’appartient. En fin de compte, écriture, photo, vidéo, dessin… it’s all good. C’est génial qu’il y ait de tout pour tout le monde.

Istanbul, source de mille et une histoires… (2010)

Ceci dit, bloguer demande du temps. Beaucoup de temps. Cette activité occupe une telle place dans mon quotidien, il prend le dessus sur tant d’autres possibilités d’activités que je me dois de la prendre très au sérieux. Je suis ainsi hypersélectif sur les sujets abordés: ils doivent cadrer avec ma vision, avec mes valeurs. Mon blogue est mon espace de liberté totale. Je suis de nature très indépendante et cette indépendance me rend réfractaire à l’idée de me plier à des règles que je n’ai pas choisies. Cette prédisposition – un reliquat de mes années punk rock/hardcore/métal/DIY – explique pourquoi je ne conclus presque jamais d’ententes avec des partenaires. Je me sens coincé quand on me dit quoi faire, comment le faire, où aller, comment organiser mon emploi du temps, etc. Et même si on me donnait carte blanche, je ne me sentirais pas à l’aise de rendre des comptes. Je suis par conséquent un bien mauvais partenaire.

Non, je n’irai pas à l’hôtel… gratis (Sofia, 2010)

Et, en plus, mes principales passions – métal et lutte professionnelle – sont des intérêts qui, dans l’échelle des choses importantes, sont relativement marginaux (du côté francophone, du moins). Néanmoins, je reste ouvert aux propositions, même si je ne me berce pas d’illusions. Si j’étais journaliste, je me plierais volontiers aux contraintes du métier, puisque j’aurais choisi de l’exercer. Mais en raison de ma conception du « blogging », je ne voyage pas gratuitement, je ne me fais pas offrir de nuits dans des hôtels, d’excursions avec des agences, etc. Ça me va comme ça. Je me sens libre. De toute façon, tant qu’à venir d’un pays riche, j’aime savoir que mon argent peut aider des personnes qui en ont plus besoin que moi. Après tout, voyager est un choix, pas un droit.

Évolutions

Medellín, destination populaire pour les « nomades numériques » (2015)

La blogosphère de voyage francophone a bien sûr changé depuis les débuts de mon blogue. Elle s’est professionnalisée, à tous les niveaux. En surface, c’est une bonne chose. Mais en même temps, quand je creuse un tantinet, je constate qu’une uniformisation a balayé cet univers. Elle se manifeste de plusieurs façons: les mêmes photos où la fausse zénitude est mise en scène (« moi faisant une pose de yoga devant un paysage montagneux », « moi faisant semblant d’être en harmonie avec le monde, de dos, devant un paysage merveilleux »), les mêmes designs de blogues, les mêmes stratégies pour attirer l’attention (titres « putaclics », articles truffés de mots clichés comme « authentique », « ultime », « complet », « incontournables », etc.), les mêmes sujets abordés (« J’ai tout plaqué pour faire le tour du monde », « Préparer un tour du monde », « Touriste vs voyageur: le débat », « Top 10 des… », entre autres), le même style descriptif interchangeable, les mêmes destinations « hors des sentiers battus », etc.

Du rêve à la réalité à l’île de Mana, aux Fidji (2011)

D’ailleurs, une digression: c’est drôle, mais je connais plus de gens qui ont été en Ouzbékistan qu’au Venezuela… et pourtant, une opinion répandue dans divers cercles (comme des groupes de voyage sur Facebook) semble considérer l’Asie centrale comme « hors des sentiers battus ». À première vue, oui, mais depuis que j’ai croisé à Tachkent deux Malaisiennes de 20 ans qui traversaient la région en stop, je remets cette interprétation en doute. Sans parler des cyclotouristes qui sillonnent la région depuis des lustres déjà. Je rêve encore de rencontrer quelqu’un qui comprendrait, quand je lui parlerais des voyous qui se tiennent près du stade de baseball de Barinas. En bout de ligne, « sortir des sentiers battus » n’a pas d’importance. L’essentiel à mes yeux, c’est de voyager là où l’on désire sincèrement aller, sans tenir compte de l’opinion des autres. Digression terminée.

La foule des grands jours à Khiva (2016)

Aussi, depuis l’avènement des « blogtrips », j’ai l’impression de lire des publireportages. Entre certains textes et un communiqué de presse, je ne vois souvent pas de différences notables. On reste dans le convenu, dans le confortable, on ne veut pas effrayer de partenaires potentiels, on se la joue safe. Le propos semble devenir lisse, propret, sans aspérités, sans côtés négatifs. Le voyage parfait, à tous les coups. Comme si la diarrhée n’existait plus sur les blogues. À vrai dire, je trouve peu de plumes excitantes, ces temps-ci. Je vois bien un coup de gueule de temps en temps, une perle littéraire à l’occasion, mais on parle plus ici d’exceptions que de la règle. Conséquence? Je ne lis presque plus de blogues, aujourd’hui. Alors que je pouvais y consacrer 1-2 heures par jour, avant. Les temps changent. Et moi aussi.

Défoulements

Quito (2013). Une belle photo avant les défoulements

Tiens, puisque j’ai ouvert les vannes, j’y vais de quelques autres sources d’irritation en lien avec les blogues, mais aussi les voyages. Esprits susceptibles, je vous conseille de sauter cette section, à moins que la perspective d’une crise d’apoplexie ne vous enchante:

– L’utilisation abusive de mots comme « authentique », « incontournable », « ultime », « complet » dans les titres d’articles. Au nombre de mots que comporte la langue française, je suis découragé par le manque d’imagination dans les titres. Je suppose que l’ami Google mérite une large part de blâme dans ce phénomène.

– L’abus de citations qui, souvent, ne font que souligner des évidences ou répéter des clichés.

– Les blogues de voyage francophones qui portent des noms en anglais. Pourquoi?

– Le calcul obsessif du nombre de pays visités. Aussi futile que le nombre de partenaires sexuels. Une preuve d’un besoin maladif de validation sociale. De toute façon, tout le monde sait que la qualité bat toujours la quantité…

Je devrais rajouter l’Égypte à mon « palmarès » (2012)

– La fétichisation de certains comportements, comme le « nomadisme numérique ». Comme si ce mode de vie convenait à tout le monde. Comme si vouloir s’établir dans un lieu pour des années représentait une tare, une défaite. Ce discours culpabilisant m’agace. Chacun fait ses choix et, tant qu’ils s’effectuent dans le respect de soi et des autres, ils s’équivalent. C’est correct de parler de nomadisme numérique, mais encore faut-il le décrire de manière honnête, avec ses avantages et ses inconvénients. Non, ce n’est pas une série infinie de drinks sur une plage paradisiaque, l’ordi sur les genoux: c’est du travail. Et comme dans tout travail, on se fait chier, des fois. Ce qui me choque encore plus, c’est que ce discours dithyrambique cristallise le privilège blanc/occidental de pouvoir voyager comme bon nous semble, le pouvoir de tout laisser derrière soi pour choisir sa vie. Comme si un citoyen tchadien qui gagne 2 $ US par jour (2012) pouvait se permettre de tels choix. Sans parler des différences entre les poids des passeports…. j’ai eu cette conversation à maintes reprises avec des habitant-es de plusieurs pays et non, ce n’est pas vrai que n’importe qui peut faire ce qu’il veut de sa vie. Ainsi, une majorité de personnes sur la planète sont soumises à des contraintes écrasantes, qu’elles soient sociales, économiques, politiques, religieuses, etc., de sorte qu’elles ne peuvent réaliser leurs rêves en toute liberté. Par exemple, je ne croise presque jamais de voyageurs provenant de pays communistes/socialistes, comme l’Albanie ou Cuba. Je perçois, dans ces articles insensibles, une validation du discours hégémonique capitaliste par des voyageuses et voyageurs qui s’imaginent le contester en consommant jusqu’à plus soif des expériences, et non des objets. Oh the irony.

Les passeports n’ont pas tous le même poids… (La Havane, 2017)

– Dans le même ordre d’idée, celles et ceux qui croient que voyager sans argent contribue à « vaincre » le capitalisme se rentrent le doigt dans l’oeil jusqu’à l’humérus. Non, être un-e riche privilégié-e de l’Occident qui rejette l’argent ne forcera vraisemblablement pas l’admiration des Cambodgiennes et Cambodgiens qui doivent survivre avec 3 $ US par jour (2016). En fait, ces derniers pourraient même utiliser à bon escient les quelques dollars que ces touristes dépenseraient pour dormir dans leur gîte, pour manger dans leur restaurant, pour acheter des trucs dans leur commerce. Parce que, jusqu’à preuve du contraire, une immense proportion des humains vivent dans des systèmes où l’argent permet encore de satisfaire les besoins élémentaires, comme manger et se loger. Refuser de recourir à l’argent pour ensuite parasiter la vie de gens qui gagnent moins en un an que ce qu’un voyageur originaire d’un pays « occidental » peut gagner en un mois peut certes soulager la conscience de riches touristes, mais cette situation a quelque chose d’indécent. La solution, alors? Donner quand c’est possible, quand c’est pertinent, donner ce qui peut aider, sans espérer tout régler.

L’Inde, terre de tous les extrêmes (Jaipur, 2012)

– Ce qui m’amène à la mode du volontourisme. Une pratique qui trop souvent ne tient pas compte des réels impacts sur les populations touchées. Que l’on recommande encore le volontariat dans des orphelinats cambodgiens est scandaleux. Mais comment résister à la tentation d’un selfie avec de jolis enfants (qui par ailleurs n’auront rien à dire sur toute future utilisation de leur image sur les réseaux sociaux)? Le sujet du volontourisme pourrait remplir des billets entiers, mais je le résumerais de cette façon: si le principal bénéficiaire d’un projet est le participant, il y a un problème. S’il n’y a pas de transfert de connaissances vers les populations aidées, il y a un problème. Si un projet embauche une personne non qualifiée provenant de l’extérieur du pays « aidé » au lieu d’un « local » non qualifié, il y a un problème. Quand l’accent est mis sur la bucket list du participant et non sur les difficultés locales, il y a un problème. Bref, il y a des moyens d’aider, oui, mais pour cela, il faut dépasser le narcissisme qui peut pervertir toute démarche d’aide.

Un paysan cambodgien et ses bêtes (2012)

– L’hypocrisie des voyageuses et voyageurs qui s’estiment ouverts d’esprit, mais qui jugent une destination sans s’efforcer d’en découvrir les aspects moins évidents. Je pense à Vang Vieng, entre autres. Pourtant, même à l’apogée de sa légendaire débauche, la ville offrait des activités intéressantes, comme enseigner l’anglais à des moines bouddhistes, suivre un cours d’escalade ou faire du kayak. On jurerait que ces voyageuses et voyageurs aux crocs acérés débarquent dans un endroit X avec tous leurs préjugés, à l’affût de « preuves » pour conforter ceux-ci, dans le but de mieux vomir leur haine à l’intérieur d’articles expliquant, avec une dose massive de supériorité morale autoproclamée, pourquoi ledit endroit n’est plus « authentique ». Pénible.

Y a pas de que la débauche à Vang Vieng, Laos (2012)

– La recherche de « l’authenticité » à tout prix. Ahhhh…. le Graal du voyageur. La coupe Stanley de la compétition entre « bucket-listeurs ». Ou plutôt, la quintessence des fantasmes néocolonialistes bobos. Je ne comprends pas cette manie de vouloir enfermer des populations dans leur passé, dans leurs traditions; pour moi, la folklorisation des peuples constitue une forme de racisme. Mais bon, d’aucuns rêvent de rencontrer des communautés non « contaminées » par la modernité, par la technologie, comme si elles vivaient nécessairement un mode de vie plus enviable, plus « vrai ». Comme si ces communautés étaient plus proches de la « vraie vie », plus détentrices de la « vraie culture »… pourtant, dans de nombreux pays, elles sont souvent les plus conservatrices, à tous les niveaux. Sur la question de l’homosexualité, par exemple. Une colle pour vous: combien de ces obsédé-es de l’authentique fréquentent les communautés plus conservatrices de leur pays d’origine? Question rhétorique, car je suis convaincu que la réponse doit approcher de zéro.

Danse traditionnelle à Janitzio, Mexique (2017). Façon de préserver la culture ou attrape-touristes?

– Enfin, la mode du tourisme spirituel. Ce que j’appelle l’effet « Eat, Pray, Love ». En soi, voyager pour se découvrir, pour ouvrir ses horizons est une quête légitime. Là où je décroche, c’est quand la spiritualité est présentée comme un but à atteindre, ou pire encore, comme une caractéristique propre à un lieu. L’Inde ou Bali, surtout. La spiritualité est davantage un état qu’un lieu. Et si en plus il faut payer pour prier, alors là, c’est la totale. La totale contradiction entre un objectif et le moyen de le réaliser. Comme si on pouvait s’acheter une paix intérieure. La paix intérieure résulte d’un travail sur soi, pas d’une transaction financière. L’industrie de la spiritualité a dénaturé une démarche noble. Aujourd’hui, c’est si tendance de voyager pour élever sa conscience. Or les problèmes suivent la personne, partout, tout le temps. Le lieu ne sert que de prétexte à une « quête spirituelle » qui, en fin de compte, pourrait être entreprise n’importe où. On change parce qu’on décide de changer. On pourrait changer n’importe où, si on le voulait vraiment, mais ça paraît mieux de se vanter qu’on a vécu un éveil dans un ashram de Rishikesh. En outre, le « payer pour prier » créera un filtre à partir duquel toutes les expériences et circonstances seront étiquetées comme « spirituelles », parce que personne n’accepterait d’admettre qu’il ou elle n’a pas vécu LA grande expérience transcendante tant rêvée après avoir dépensé autant d’argent. Ce serait la honte.

Bali, c’est aussi le monument à la mémoire des 202 victimes du double attentat du 12 octobre 2002, à Kuta (2012)

Je suis un pépé râleur

Oh je sais, j’ai l’air amer. Comme un vieux plouc qui n’arrive plus à suivre le train. Un pépé râleur qui rumine sur « c’était meilleur dans mon temps ». Soit. Je le suis – un peu, à tout le moins. Je sais que mes opinions peuvent heurter. Je ne vise personne en particulier et je ne suis pas au-dessus de mes propres critiques. Je m’inclus dans les comportements décriés ci-haut, que j’ai pu reproduire de façon plus ou moins consciente au fil des années. Je tenais malgré tout à exprimer ma vision d’un univers dans lequel je me suis beaucoup investi, dans lequel j’ai puisé tellement de belles choses. Mais je crois que l’esprit qui m’allumait dans la blogosphère est maintenant disparu. Je m’ennuie d’une certaine anarchie, d’une certaine candeur, d’un certain tâtonnement. J’aimais quand chaque blogue avait sa propre personnalité, quand chacun explorait à sa façon. Quel plaisir alors de lire toutes ces voix nouvelles, de sentir cet enthousiasme débordant, cette fraîcheur créative non domestiquée par l’argent. Aujourd’hui, je ne perçois plus cette énergie. Comme si – presque – tout le monde semblait vouloir se battre pour une même pointe de la tarte publicitaire, avec des stratégies similaires. Je ne me sens pas interpellé par cette quête. J’ai donc effectué mes choix en conséquence. Pour le meilleur et pour le pire.

Contrairement à ce que ce texte laisse entendre, il m’arrive d’être heureux. Comme avec Mafalda, à Buenos Aires (2015)

Et l’avenir?

Maintenant que j’ai déversé mon fiel, je tiens à conclure sur une note positive. Parce que même un pépé râleur peut voir le bon côté des choses. Donc… où s’en va la blogosphère de voyage francophone? Elle évoluera. Tout ce qui la compose en ce moment continuera de se développer, d’étendre ses branches dans diverses directions. La spécialisation de la blogosphère se poursuivra, accentuant ainsi sa fragmentation. Et c’est parfait ainsi. Il y aura de tout pour tous les goûts et tout le monde y trouvera son compte. Même moi. Pour ma part, je vais poursuivre l’écriture de mon blogue tant que j’en retirerai du plaisir. Ça fait plus de 25 ans que j’écris presque tous les jours. Et je ne peux imaginer ma vie sans l’écriture. Alors à un autre 10 ans pour La page à Pageau…


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